Dzong de Paro

Paro, porte d’entrée du Bhoutan

En dehors des touristes arrivant par la route, Paro est le seul aéroport international du pays, donc le principal point d’entrée au Bhoutan. De là, Thimphu n’est qu’à 1h15 de route par la meilleure chaussée du pays !

La ville compterait dans les 60 000 habitants, pourtant avec ses paysages agricoles, on se croirait déjà dans le Bhoutan rural. Commençons par parler de ses deux principales curiosités avant d’évoquer les environs.

Paro centre

Vue panoramique depuis le dzong

Le dzong de Paro

C’est dans cet édifice que fut tourné le film Little Bouddha. Il n’est pas aussi grand que ceux de Punakha ou Thimphu : une seule tour à l’intérieur et une cour sur deux niveaux. De prime abord, il ressemble donc davantage à une forteresse. Sa spécificité réside dans ses peintures originales qui sont protégées par des longues tentures en soie. A l’occasion du Tshechu annuel, elles sont exposées au public. En dehors de cela, ses galeries à arcades sont riches de nombreuses fresques.

N’ayant pas grand chose de plus à rajouter, je vais en profiter pour raconter deux histoires concernant la fresque des « 4 amis » si communes ici. Selon une première version, 4 animaux se sont rassemblés au pied d’un arbre majestueux pour déterminer qui étaient le plus vieux : l’éléphant dit avoir vu l’arbre petit, le singe lui a vu un arbrisseau, le lapin une jeune pousse dont il grignotait les feuilles alors que l’oiseau se souvient avoir planté la graine qui a poussé grâce à sa fiente. C’est donc le plus âgé. Cette histoire se conclut en insistant sur le fait qu’il faut respecter les anciens. Dans une autre version, aucun des 4 animaux ne peut attraper seul les fruits de l’arbre et ce n’est qu’en s’associant qu’ils sont parvenus à leur fin. Il est donc important d’être solidaire. Il existe encore d’autres variantes mais une telle fable a dépassé les frontières et se retrouvent de nos jours dans d’autres pays. Pour ma part, je l’avais déjà croisée en Mongolie.

Enfin, au pied du dzong passe une rivière que l’on peut enjamber grâce à un pont en bois. A droite de celui-ci, lorsqu’on regarde vers le dzong, on dispose d’une belle vue d’ensemble.

Le pont conduisant au dzong

Le Musée National

Le Musée National se situe juste au-dessus du Dzong. Alors qu’il était avant circulaire à flanc de colline, il s’est replié sur un autre bâtiment annexe qui se trouve juste derrière depuis un séisme qui l’a bien endommagé. A l’intérieur, il est possible de découvrir bien des éléments de la vie du Bhoutan : masques des Tshechu, objets religieux ou de la vie courante, hydrographie, faune et flore.

Le centre-ville

En contrebas de ces deux sites, le palais royal, des chortens sacrés, la ville et un patchwork de champs qui s’étirent dans toutes les directions, seulement canalisés par les montagnes environnantes. La cité s’articule autour de deux rues tout en longueur autour de laquelle se sont bâties habitations et commerces dans un style tout à fait traditionnel. De ci, de là, des scènes assez improbables comme de la viande ou des piments séchant aux fenêtres.

 Les temples des environs

Lorsqu’on s’écarte d’une centaine de mètres de ces deux axes principaux, on se retrouve immédiatement dans une ambiance champêtre avec travaux dans les rizières ou vaches qui rentrent du pâturage.

En traversant la rivière, sur la route du Musée National, on accède très rapidement à un petit temple sur la gauche de la chaussée. Sanctuaire qui s’appuie sur la montagne et se dissimule derrière quelques arbres : le Dungtsé Lhakhang. Je n’ai pu visiter son intérieur qui était fermé mais l’extérieur a une forme de chorten comme c’était le cas du National Mémorial de Thimphu, une configuration assez rare dans le pays.

A une dizaine de kilomètres de la ville en direction de la Tanière du Tigre se trouve le plus vieux temple du pays construit pour la première fois au VIIIème siècle : Kyichu Lhakhang. Selon la légende, une démone géante s’étendait sur tout l’Himalaya. Pour s’en défaire, un roi a recommandé de bâtir en 1 jour 108 chortens à travers tout le massif himalayen pour immobiliser la divinité. 2 d’entre eux se trouveraient au Bhoutan et celui-ci serait positionné sur le pied gauche de la démone. Plus réaliste mais tout aussi étonnant : tous les 108 chortens ont exactement la même physionomie, au détail près. Enfin pour compléter la fiche d’identité de ce sanctuaire, il faut préciser deux autres points : 1) le maître spirituel de l’actuel Dalaï Lama y aurait enseigné et vécu, il est donc possible de visiter sa cellule monastique, 2) le temple abrite une statue du Bouddha de la Compassion qui grandirait au fil du temps selon les croyances locales d’où un pèlerinage vers ce lieu.

Un dernier temple d’importance se situe sur la route de Thimphu : Tachogang Lhakhang qui fut bâti par un saint ayant vu dans une vision le cheval légendaire d’une des plus grandes divinités du bouddhisme (Avalokiteshvara pour les intimes). Le sanctuaire  est interdit d’accès de nos jours. Par contre, on s’y arrête tout de même pour une autre curiosité : un pont en anneaux de fer. Il n’y en a eu que 8 de ce modèle dans le pays. Le précédent a été emporté par une crue en 1969, la plupart des autres ont fini par casser. Celui près de ce temple a alors été déplacé depuis l’est jusqu’ici. Le traverser permettrait d’absoudre l’ensemble de ses péchés. En attendant, le passage en question est très inconfortable car on marche sur une sorte de grillage très instable.

Deux dernières curiosités pour terminer …

En continuant sur la route de Thimphu, on traverse des vallées très encaissées en forme de V. Le paysage est parfois minéral, le plus souvent verdoyant. Une rivière serpente dans le fond. A la confluence de celle-ci et de celle qui vient de Thimphu, on se trouve à Chuzom où se dressent un immense portique à proximité des portraits géants du couple royal mais surtout trois chortens de styles et de couleurs différents. Il s’agit d’un rituel de protection contre les mauvais esprits.

 Enfin, en repartant dans l’autre sens et en allant jusqu’au bout de la vallée qui conduit à la Tanière du Tigre, on aboutit à une forteresse en ruine dans laquelle on ne peut pénétrer à cause des risques d’éboulements : Drukgyel dzong. Elle se trouve au sommet d’un éperon rocheux, au bout de la route asphaltée et autorisée, au-delà débute une zone de semi-no man’s land qui nous sépare de la Chine.

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